Aujourd’hui c’est lundi, le calendrier à ma droite est formel et il n’en démordra de la journée.
Aujourd’hui c’est lundi, c’est le début de la semaine et mécaniquement la fin du week-end. J’ai du rester au lit un peu trop longtemps dimanche matin mais je n’ai rien vu passer. C’est toujours pareil, ces deux jours passent si vite que le dimanche soir on arriverait presque à douter de leur existence.
Aujourd’hui c’est lundi et c’est comme si une chape de plomb m’était tombée sur les épaules. Je suis tellement courbé sous ce fardeau que mon front en viendrais presque à balayer le sol à chacun de mes pas. Mes paupières sont lourdes comme deux ânes morts, mes gestes sont gourds et lents, c’est à peine si mes doigts ont la force suffisante pour enfoncer les touches du clavier.
Le travail continue à s’accumuler comme les piles d’assiettes sur le poste de plonge. Je regarde d’un œil a demi ouvert seulement sur les dossiers urgents qui s’empilent et grandissent en silence. Il ne manque que peu de chose pour que ses colonnades éclipsent bientôt mon soleil ou qu’elles s’écroulent et m’ensevelissent au passage.
Ci-git le kiwi bourré, mort un lundi des suites d’un éboulement de dossiers en retard dans la droite ligne d’un personnage de Franquin.
La semaine vient à peine de commencer et c’est comme si j’avais épuisé toute mes forces et mon potentiel pour les cinq jours à venir. Je me demande non pas de savoir si je vais réussir à m’extirper du lit demain matin mais plus présentement à ne pas m’endormir au volant sur le chemin du retour. Je vais sans doute avoir besoin d’un trans-palette pour me sortir du paddock.
Comment peut-on raisonnablement en arriver à ce niveau de démotivation ?
La réponse tient plus dans une accumulation de causes diverses que dans une seule et même raison factuelle. Je pense que je vais revenir plus longuement sur un facteur déterminant de la gestion d’équipe et in extenso de la bonne tenue d’une entreprise la motivation des troupes.
Dès que le courage me revient je m’y attelle, promis. En attentant puisse le ciel vous tenir en joie.